« Les mots sont des fenêtres (ou bien des murs)
Introduction à la communication non violente (CNV)
Marshall B.Rosenberg, Ed La découverte, Paris, 2002, 2005
Il s’agit d’un langage qui traduit nos convictions
profondes d’individu. A l’opposé, le langage qui juge est le résultat d’un
conditionnement, il n’est pas naturel. La thèse de Rosenberg, suivant en cela
des prédécesseurs comme C.Rogers ou Paulo Freire consiste à montrer que ce
langage est à la fois celui de la domination et celui de la soumission. Ce
n’est pas le langage de la liberté et de l’égalité.
« Toute violence émane d’un
mode de pensée, explique l’auteur, qui attribue la cause du conflit aux torts
de l’adversaire et de l’incapacité de reconnaître sa propre vulnérabilité ou
celle de l’autre. »
Comment se fait-il que nous
puissions nous couper de notre bonté naturelle au point d’adopter des
comportements violents et agressifs ?
La CNV nous engage à reconsidérer
la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre. Les mots ne
sont plus que des réactions routinières et automatiques, mais deviennent
des réponses réfléchies, émanant d’une prise de conscience de nos perceptions,
de nos émotions et de nos désirs.
Quatre points constituent la démarche non violente :
-
Qu’est-ce qui dans les paroles ou les actes d’autrui,
contribue ou non à notre bien-être ? L’important est de parvenir à énoncer
ces observations sans y mêler de jugement ou d’évaluation, dire ce que nous
apprécions et n’apprécions pas.
-
Puis nous disons ce que nous ressentons en présence de ces
faits : sommes nous triste, joyeux, inquiets, fâché… ?
-
En troisième lieu, nous précisons les besoins qui sont à
l’origine de ces sentiments.
-
En quatrième lieu nous formulons une demande précise et
concrète.
Certaines façons de communiquer
nous coupent de notre bienveillance naturelle. Il s’agit de
« communication qui coupe de la vie » ou de « communication
aliénante ».
Les jugements
moralisateurs :
Notamment lorsque les actes ne
correspondent pas à nos valeurs : « tu es tellement égoïste,
paresseux…. »
Les reproches, insultes,
dénigrements, étiquetages, comparaisons et diagnostics sont autant de jugements
portés.
La communication aliénante nous
enferme dans un monde où tout est polarisé entre le bien et le mal dans un mode
de jugements. L’attention se porte sur la classification, l’analyse et
l’évaluation des torts de l’autre, au lieu de se concentrer sur ses besoins et
les nôtres propres qui ne sont pas satisfaits.
Faire des comparaisons :
C’est une manière d’entraver la bienveillance envers
soi-même comme envers les autres.
Refus de la
responsabilité :
C’est un mode de communication qui empêche l’individu de
prendre pleinement conscience qu’il est responsable de ses pensées, de ses
sentiments et de ses actes. « Il faut que…Tu me culpabilises…Je
dois….. »
Il y a ici une prédominance de
l’autorité extérieure pour trouver la définition de ce qui est bien ou mal, bon
ou mauvais.
Autres formes :
Notamment lorsque nous
transformons nos désirs en exigences.
OBSERVER SANS EVALUER
Les évaluations sur des
observations correspondent à un moment donné et à un contexte particulier, mais
nous nous compliquons la vie en utilisant un langage figé pour exprimer ou
saisir la réalité qui est par essence mouvante.
IDENTIFIER ET EXPRIMER LES SENTIMENTS
Distinguer les sentiments des interprétations
mentales :
Souvent il y a de la confusion dans l’emploi du verbe
« sentir » où nous exprimons plutôt nos pensées que nos sentiments.
ASSUMER LA RESPONSABILITE DE SES SENTIMENTS
Les actes d’autrui peuvent être facteur déclenchant mais
jamais la cause de nos sentiments.
Lorsque que quelqu’un nous adresse un message négatif
formulé verbalement ou non, nous pouvons l’accueillir de quatre manières :
-
Se sentir fautif. Cette option nous fait baisser dans
notre propre estime de soi en favorisant des sentiments de culpabilité, de
honte et de dépression.
-
Rejeter la faute sur l’autre
-
Porter notre attention sur nos propres sentiments et
besoins.
-
Diriger notre attention sur les ressentis et besoins
de l’autre.
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