mardi 22 janvier 2013

la communication non violente

« Les mots sont des fenêtres (ou bien des murs)
Introduction à la communication non violente (CNV)
Marshall B.Rosenberg, Ed La découverte, Paris, 2002, 2005

Il s’agit d’un langage qui traduit nos convictions profondes d’individu. A l’opposé, le langage qui juge est le résultat d’un conditionnement, il n’est pas naturel. La thèse de Rosenberg, suivant en cela des prédécesseurs comme C.Rogers ou Paulo Freire consiste à montrer que ce langage est à la fois celui de la domination et celui de la soumission. Ce n’est pas le langage de la liberté et de l’égalité.

« Toute violence émane d’un mode de pensée, explique l’auteur, qui attribue la cause du conflit aux torts de l’adversaire et de l’incapacité de reconnaître sa propre vulnérabilité ou celle de l’autre. »

Comment se fait-il que nous puissions nous couper de notre bonté naturelle au point d’adopter des comportements violents et agressifs ?

La CNV nous engage à reconsidérer la façon dont nous nous exprimons et dont nous entendons l’autre. Les mots ne sont plus que des réactions routinières et automatiques, mais deviennent des réponses réfléchies, émanant d’une prise de conscience de nos perceptions, de nos émotions et de nos désirs.

Quatre points constituent la démarche non violente :

-         Qu’est-ce qui dans les paroles ou les actes d’autrui, contribue ou non à notre bien-être ? L’important est de parvenir à énoncer ces observations sans y mêler de jugement ou d’évaluation, dire ce que nous apprécions et n’apprécions pas.

-         Puis nous disons ce que nous ressentons en présence de ces faits : sommes nous triste, joyeux, inquiets, fâché… ?

-         En troisième lieu, nous précisons les besoins qui sont à l’origine de ces sentiments.

-         En quatrième lieu nous formulons une demande précise et concrète.

Certaines façons de communiquer nous coupent de notre bienveillance naturelle. Il s’agit de « communication qui coupe de la vie » ou de « communication aliénante ».

Les jugements moralisateurs :

Notamment lorsque les actes ne correspondent pas à nos valeurs : « tu es tellement égoïste, paresseux…. »
Les reproches, insultes, dénigrements, étiquetages, comparaisons et diagnostics sont autant de jugements portés.

La communication aliénante nous enferme dans un monde où tout est polarisé entre le bien et le mal dans un mode de jugements. L’attention se porte sur la classification, l’analyse et l’évaluation des torts de l’autre, au lieu de se concentrer sur ses besoins et les nôtres propres qui ne sont pas satisfaits.

Faire des comparaisons :

C’est une manière d’entraver la bienveillance envers soi-même comme envers les autres.

Refus de la responsabilité :

C’est un mode de communication qui empêche l’individu de prendre pleinement conscience qu’il est responsable de ses pensées, de ses sentiments et de ses actes. « Il faut que…Tu me culpabilises…Je dois….. »
Il y a ici une prédominance de l’autorité extérieure pour trouver la définition de ce qui est bien ou mal, bon ou mauvais.

Autres formes :

Notamment lorsque nous transformons nos désirs en exigences.

OBSERVER SANS EVALUER

Les évaluations sur des observations correspondent à un moment donné et à un contexte particulier, mais nous nous compliquons la vie en utilisant un langage figé pour exprimer ou saisir la réalité qui est par essence mouvante.

IDENTIFIER ET EXPRIMER LES SENTIMENTS

Distinguer les sentiments des interprétations mentales :

Souvent il y a de la confusion dans l’emploi du verbe « sentir » où nous exprimons plutôt nos pensées que nos sentiments.

ASSUMER LA RESPONSABILITE DE SES SENTIMENTS

Les actes d’autrui peuvent être facteur déclenchant mais jamais la cause de nos sentiments.

Lorsque que quelqu’un nous adresse un message négatif formulé verbalement ou non, nous pouvons l’accueillir de quatre manières :

-         Se sentir fautif. Cette option nous fait baisser dans notre propre estime de soi en favorisant des sentiments de culpabilité, de honte et de dépression.

-         Rejeter la faute sur l’autre

-         Porter notre attention sur nos propres sentiments et besoins.

-         Diriger notre attention sur les ressentis et besoins de l’autre.

DEMANDER CE QUI CONTRIBUERAIT A NOTRE BIEN ETRE

Formuler nos demandes en langage d’action positif.
Notre interlocuteur peut ne pas comprendre ce que nous voulons de lui lorsque nous exprimons uniquement nos sentiments.
Nous ne sommes souvent pas conscient de nos demandes.
Les demandes qui ne sont pas accompagnées des sentiments et des besoins de celui qui parle peuvent être entendues comme des exigences.
Plus nous sommes clair avec ce que nous voulons en retour plus nous avons de chances de l’obtenir.

Demander un retour :

Pour nous assurer que le message que nous avons émis est bien celui qui a été reçu, demander à notre interlocuteur de nous le restituer.

Remercier notre interlocuteur lorsqu’il s’efforce de restituer notre message.

Demandes et exigences :

Lorsque notre interlocuteur entend une exigence, il ne voit que deux possibilité : la soumission ou le révolte.

Plus un individu a été critiqué, puni ou culpabilisé pour ne pas s’être plié à la volonté d’autrui, plus il risque d’en porter les traces dans toutes ses relations et d’entendre une exigence dans la moindre demande.

Les trois composantes d’un remerciement :

1-     Les actes concrets qui ont contribués à notre bien-être,
2-     Les besoins que ces actes ont satisfaits chez nous,
3-     Le sentiment de plaisir né de la satisfaction de ces besoins.

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