samedi 20 juillet 2013

Principes et reformulation selon C.Rogers



1 – ACCUEIL ET NON PAS INITIATIVE,

Attitude de réceptivité, d’accueillance, mettre à l’aise

2 – ÊTRE CENTRE SUR CE QUI EST VECU PAR LE SUJET ET NON SUR LES FAITS QU’IL EVOQUE,

S’intéresser à ce qu’éprouve le sujet davantage qu’aux faits objectifs.

3 – S’INTERESSER A LA PERSONNE DU SUJET, NON AU PROBLEME LUI-MEME,

Voir le problème, qui est existentiel, du point de vue du sujet concerné

4 – RESPECTER LE SUJET ET LUI MANIFESTER UNE CONSIDERATION REELLE AU LIEU D’ESSAYER DE LUI MONTRER LA PERSPICACITE DE L’INTERVIEWER OU SA DOMINATION,
Intervenir pour que le sujet ait la certitude que l’on respecte sa manière de voir, de vivre ou de comprendre.

5 – FACILITER LA COMMUNICATION ET NON PAS FAIRE DES REVELATIONS,

Il ne s’agit pas en effet (et là-dessus l’opposition à la psychanalyse est catégorique) d’écouter le sujet dans le but de classer ses dires dans des cadres tout préparés d’un système d’interprétation, ni d’attendre le bon moment pour lui révéler une explication que nous supposerions être la vérité de son inconscient. Il s’agit de faire effort pour maintenir et améliorer sa capacité de communiquer et de formuler son problème.



LA REFORMULATION COMME TECHNIQUE DE BASE DE L’ENTRETIEN D’AIDE



On appelle « reformulation » une intervention de l’interviewer qui consiste à redire en d’autres termes et d’une manière plus concise ou plus explicite, ce que le client vient d’exprimer, et cela de telle sorte que l’interviewer obtienne l’accord du sujet.


PRINCIPES DE LA REFORMULATION DU POINT DE VUE DE L’AIDANT



Il s’agit de :

1 – Reconnaître les sentiments ou les significations que le sujet vient de formuler,

2 – Laisser le sujet développer son point de vue lorsqu’on l’a accueilli dans l’entretien ou lorsqu’on lui a indiqué l’objet de l’entrevue,

3 – D’accepter le contenu subjectif de ce que le sujet vient de dire, ce point de vue devant être compris,

4 – De définir la situation décrite par l’interviewé en termes de responsabilité de sa part, c’est à dire non pas en l’accusant de la situation décrite, mais en lui montrant qu’il exprime son point de vue et que nous le comprenons comme tel,

Tout ceci suppose que le client est considéré réellement comme la personne qui est le plus au « courant » du problème, la plus informée de la situation, et pratiquement la seule à éprouver son cas dans toute sa profondeur existentielle.
Cette perspective s’oppose à la conception psychanalytique selon laquelle le sujet est inconscient de la véritable nature de son problème.
La bonne attitude serait une écoute attentive, l’absence d’idées préconçues, le désir authentique de comprendre, en faisant confiance au client en ce qui concerne la manière dont il éprouve lui-même subjectivement la situation.

Cela suppose aussi que le comportement humain a un sens et une logique spécifique. Les réactions affectives, comportementales, verbales…sont en connexion étroite avec les significations vécues et ses significations s’organisent en un système dans l’univers privé de chacun de nous. Ainsi, comprendre un comportement, c’est comprendre les significations qu’il implique au niveau même de la perception des choses, des êtres et des événements, c’est restituer ces significations dans l’ensemble du vécu du sujet.

Cela suppose que le sujet est capable de reconnaître le reflet de ce qu’il vient de dire. C’est une réflexion active de la part des deux acteurs. Tout est fondé sur la capacité de prendre conscience de soi.

Cela suppose une conception de l’humain, dont la base est non seulement la foi dans des capacités de réflexion et de relation sociale fondamentalement positive, mais aussi la foi dans la capacité d’autorégulation finale du sujet par lui-même.


LA REFORMULATION SELON Carl ROGERS

Elle comporte trois procédés principaux à effet progressifs.

LA REFORMULATION – REFLET
Elle consiste à paraphraser ou « refléter » la communication que le sujet vient de faire. C’est reprendre l’idée ou les idées qu’il vient d’émettre, en les reformulant d’une manière telle que  le sujet puisse les reconnaître.

Le mode le plus simple de la reformulation est la réponse-écho, qui consiste à répéter. Cette attitude ne peut être utilisée fréquemment car elle ne montre pas un effort réel pour comprendre.

La reformulation – reflet qui utilise d’autre termes, considérés comme équivalent pour le sujet, est déjà supérieure dans la mesure où elle montre l’effort de compréhension.
(ainsi selon vous, vous voulez dire que, en d’autres termes, à votre avis…)

Un mode un peu plus complexe de la reformulation-reflet est la reformulation-résumé qui vise à traduire l’essentiel pour le sujet.


LA REFORMULATION COMME RENVERSEMENT DU RAPPORT FIGURE-FOND


C’est ici que se situe typiquement la théorie rogérienne de la « restructuration du champ ». Un des modèles préférés de Rogers pour expliquer le mode opératoire de la reformulation.
Le changement figure fond n’ajoute rien et ne retranche rien à ce qui est présenté ou donné, mais tout d’un coup fait apparaître quelque chose qui était jusque-là latent.
Cela permet au client de « voir » autrement sa propre perception. Généralement le sujet est  comme prisonnier d’un aspect dominant et le renversement du rapport permet une prise de conscience et une plus grande objectivité de la situation.

LA REFORMULATION-CLARIFICATION

Le récit du sujet est l’expression directe de ce qu’il éprouve, avec ce que cela a de tâtonnant, d’inorganisé et de confus. La clarification est à la fois l’aspect le plus difficile et le plus efficace de la reformulation : elle consiste à mettre en lumière et à renvoyer au sujet le sens de ce qu’il a dit.


LES COMPLEMENTS DE LA REFORMULATION SIMPLE POUR ATTEINDRE LES OBJECTIFS DE L’AIDE

Le sujet doit voir apparaître un sens nouveau aux même données subjectives, et il est au centre de cette signification.
Si c’est l’essentiel-vécu qui est effectivement placé au centre de la reformulation-clarification, il est indéniable qu’il n’y a pas interprétation mais seulement découverte de l’essentiel implicite.

La signification d’une phrase quelconque peut être cherchée dans trois directions :

1 – Dans une perspective intellectuelle.

Dans ce cas, comprendre son sens et le reformuler ne peut-être que par intellection du contenu.

2 – Dans la perspective du contexte vécu par le sujet

Dans ce cas on cherche des significations subjectives qui tiennent à un ensemble, à un univers affectif que l’on reconstitue graduellement.

3 – Dans la perspective des constantes structurales de l’existence du sujet.

Dans cette perspective il s’agit de comprendre la tableau du vécu actuel, comme étant lui-même une expression, parmi d’autres également possibles, d’une structure affective constante.


Quel est l’intérêt de cet effort d’élucidation structurale ?

C’est que les structures de l’affectivité, agissant dynamiquement au niveau de la perception du vécu quotidien, sont précisément donatrices de sens à ce vécu. Elles ne sont pas seulement des manières d’être, elles sont organisatrices de la manière de percevoir, de comprendre, de réagir ; elles sont les patterns dont l’action fait surgir les significations pour le sujet. Elles sont responsables de sa sensibilisation à certains genres de situations et de sa tendance à réagir toujours de la même façon invariable par sa forme générale, même si les éléments historiques concrets changent.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire